Par Jasmine Joly-Dumont et Jay Hennig, MPT (physiothérapeute diplômé), Associé certifié en manipulation sécuritaire des patients et spécialiste clinique chez Umano Medical
Publié le 4 janvier 2023 – Mis à jour le 10 juillet 2025
En tant que professionnel de la santé, le confort de vos patients ainsi que la qualité des soins que vous offrez occupent certainement la place la plus importante dans vos priorités. Les contraintes de temps et la variété des technologies disponibles peuvent toutefois complexifier vos décisions quotidiennes, dont le choix d'une surface d'appui appropriée. Bien que les éléments participant à cette décision ne se limitent pas à ceux énumérés dans le présent article, nous espérons que les sept facteurs suivants pourront vous aider à déterminer quelle surface d'appui utiliser pour chacun de vos patients.
Lorsque vient le temps de choisir une surface d’appui, l’un des premiers facteurs à prendre en considération est le risque spécifique du patient à développer des plaies de pression. On peut évaluer ce niveau de risque à l’aide d’un outil clinique fiable et valide comme l’échelle de Braden. Cet outil d’évaluation utilise six paramètres différents : la perception sensorielle, l’humidité, l’activité, la mobilité, la nutrition ainsi que la friction et le cisaillement.
On associe un score Braden plus élevé à un risque plus faible de développer des plaies de pression. Inversement, un score plus bas indiquera un risque plus élevé chez le patient évalué. Dans le cas d’un patient présentant un risque moindre, vous pourriez envisager d’utiliser une surface préventive. Par contre, chez les patients présentant un risque plus élevé, une surface thérapeutique pourrait être plus appropriée.
Si un patient présente déjà des plaies de pression, l'emplacement de ces plaies pourrait influencer votre choix de surface d’appui. Par exemple, s’il existe des plaies de pression à la région du talon, vous pourriez opter pour une surface conçue pour réduire la pression sur cette partie du corps. Une surface d’appui appropriée pourrait présenter des caractéristiques comme un indice de compression (IFD pour Indention Force Deflection) plus faible sous la région du corps affecté - c’est-à-dire avec une mousse plus souple et enveloppante - pouvant réduire la pression sur la zone touchée.
La gestion du microclimat est un autre facteur à prendre en compte lors du choix d’une surface de soutien. La conception, la fabrication et la technologie des surfaces de soutien ont considérablement évolué au fil des années. Aujourd’hui plus que jamais, le type de matériau utilisé dans le revêtement supérieur pour favoriser la « respirabilité », les matériaux internes comme les mousses et les gels aux densités et consistances variées, ainsi que leur positionnement spécifique contribuent tous à créer des conditions de gestion du microclimat adaptées aux besoins de soins cutanés du patient.
Cependant, dans les situations où l’humidité est une préoccupation majeure, de nombreux cliniciens optent pour une surface offrant une fonction de gestion du microclimat avec circulation d’air (perte d’air faible – LAL).
Cette fonction de thérapie par circulation d’air à faible perte (LAL) peut jouer un rôle essentiel en aidant les patients souffrant d’incontinence, de transpiration excessive ou d’écoulement de plaies à garder leur peau plus fraîche et plus sèche. En particulier, l’utilisation du sous-score d’humidité de l’échelle de Braden peut aider à déterminer si cette fonction est plus adaptée à la situation.
La gestion du microclimat avec circulation d’air (LAL) est généralement assurée directement sous le patient grâce à un revêtement supérieur perméable à la vapeur. Une surface de soutien offrant cette thérapie par perte d’air faible peut ainsi contribuer à prévenir les plaies de pression en contrôlant l’accumulation de chaleur et d’humidité.
Le niveau de mobilité d’un patient, sa capacité à bouger physiquement et son aptitude – ou non – à se repositionner sont également des facteurs importants à considérer lors du choix d’une surface de soutien. Encore une fois, l’utilisation du sous-score de mobilité de l’échelle de Braden peut aider à déterminer quel type de surface de soutien serait le plus approprié parmi les options disponibles.
Selon leur état, certains patients peuvent être incapables de changer de position de manière autonome. Dans ces cas, une surface de soutien dotée d’une fonction de rotation latérale (LR ou thérapie de rotation latérale continue – CLRT) pourrait contribuer à réduire les lésions cutanées, tout en favorisant une adaptation hémodynamique à de légers mouvements progressifs.
De plus, cette thérapie est souvent recommandée pour les patients présentant un risque de complications pulmonaires liées à l’immobilité. Certaines études ont montré que, lorsqu’elle est mise en place dès les premières phases du traitement, la thérapie de rotation latérale continue (CLRT) pourrait permettre de réduire la durée de séjour en soins intensifs et, en fin de compte, diminuer les coûts de traitement.
Le risque de chutes et de piégeage représente un autre facteur à prendre en compte lors du choix d’une surface d’appui. Les patients partiellement ou complètement mobiles, ou ceux capables de sortir du lit par leurs propres moyens, présentent un risque plus élevé de tomber ou de rester coincés entre la bordure de la surface d’appui et le côté du lit.
Dans le but de réduire ce risque, certaines surfaces d’appui offrent des bordures latérales soit en mousse ferme soit gonflables. Une surface d’appui dotée de telles bordures latérales peut accroître la sécurité lors des sorties et des entrées du lit ainsi que lors des transferts assis-debout. De même, des bordures latérales fermes peuvent réduire le risque qu'un patient glisse et reste coincé entre la surface d’appui et le côté de lit.
Il est également important de noter que les surfaces utilisées pour les patients présentant un risque élevé de lésions de pression (par exemple, les patients généralement très ou totalement immobiles) ont tendance à être plus épaisses ou plus profondes afin de favoriser une meilleure répartition de la pression grâce à une immersion et un enveloppement accru. Ces surfaces possèdent aussi
généralement des revêtements supérieurs qui réduisent considérablement les effets de friction et de cisaillement.
Cela signifie que placer des patients plus mobiles ou qui se mobiliseront fréquemment sur ce type de surfaces pourrait poser des problèmes de sécurité. Ce constat renforce l’importance, pour nous en tant que cliniciens, de sélectionner une surface adaptée aux besoins et aux capacités spécifiques de chaque patient. L’utilisation du sous-score de mobilité de l’échelle de Braden comme repère peut encore une fois s’avérer utile dans cette démarche.
Un autre facteur à évaluer lors du choix d’une surface de soutien est de s’assurer que la capacité de charge de l’équipement correspond aux besoins du patient. Les surfaces de soutien présentent généralement deux types de capacités de charge : la charge de travail sécuritaire et la capacité thérapeutique.
La charge de travail sécuritaire correspond au poids maximal que la surface peut supporter en toute sécurité. La capacité thérapeutique, quant à elle, désigne le poids maximal pour lequel la surface de soutien peut maintenir ses caractéristiques thérapeutiques (immersion, enveloppement, gestion du microclimat, friction et cisaillement) de manière optimale. Il est important de noter que ces deux valeurs peuvent différer. Par exemple, une surface de soutien peut afficher une charge de travail sécuritaire de 500 lb, mais une capacité thérapeutique de 350 lb pour la rotation latérale (LR ou thérapie de rotation latérale continue – CLRT).
Selon le poids du patient et ses caractéristiques corporelles – notamment la répartition de son poids –, il peut être judicieux d’opter pour une surface à capacité thérapeutique plus élevée ou une surface bariatrique.
Le type de surfaces d’appui précédemment utilisé peut être un facteur non négligeable à considérer lors du choix d'une surface d'appui. Ayant obtenu des résultats satisfaisants avec certains types de surfaces d’appui ou de thérapies, vos équipes cliniques auront peut-être des préférences à ce sujet. Cela dépend aussi des surfaces que votre établissement possède ou qu’il a la capacité de louer en cas de besoin. Ainsi, il pourrait être pertinent d’impliquer le personnel clinique, les
équipes d’entretien et de maintenance, par exemple, ainsi que les gestionnaires de votre établissement dans ce processus.
Les patients peuvent également avoir des préférences fondées sur des expériences antérieures. Par exemple, si un patient a été satisfait d’un modèle particulier lors de sa dernière hospitalisation, il pourrait préférer que ce modèle soit utilisé lors d’une visite ultérieure. Un patient qui utilise une telle technologie à domicile pourrait également avoir des préférences à cet égard.
Bien que cette liste de sept facteurs influençant le choix d’une surface d’appui soit relativement complète, elle n’est pas exhaustive. Ce processus reste complexe puisqu’il doit tenir compte de multiples éléments. Une analyse minutieuse des technologies disponibles de même que des besoins de votre établissement, de vos patients et de vos équipes cliniques pourrait vous aider à fournir des soins continus de haute qualité tout en simplifiant la prise de décision.
Les fabricants de surfaces d’appui s’efforcent continuellement d’améliorer et de développer des technologies pour aider à prévenir et à traiter les plaies de pression et autres complications associées à l’immobilité des patients. Ainsi, assurez-vous d’utiliser vos fournisseurs de surfaces de soutien comme conseillers afin qu’ils vous offrent des recommandations et des éclairages pertinents dans l’exploration des différentes options disponibles, en vue de choisir les surfaces les plus adaptées à votre équipe de soins et à vos patients.
Nos spécialistes des surfaces d’appui se tiennent à votre disposition pour vous aider à identifier lesquelles de ces options en constante évolution répondront le plus adéquatement aux besoins spécifiques de votre établissement. Nous travaillons sans relâche à faire en sorte que notre gamme de surfaces d’appui réponde à vos besoins et assure votre satisfaction.
Jasmine Joly-Dumont
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